Saeb Erekat, de la renommée parmi les Palestiniens à la mort dans un hôpital israélien
Saeb Erekat est décédé le 11 novembre 2020 à l’âge de 65 ans, à l'hôpital israélien « Hadassah » des suites d’une maladie pulmonaire et du Coronavirus.
Erekat qui est né le 28 avril 1955 dans la ville d'Abu Dhabi, à l'est de Jérusalem, est allé aux États-Unis à l'âge de dix-sept ans, où il a vécu longtemps avec son père.
Erekat a obtenu une licence en Sciences politiques à l'Université de San Francisco en 1977, et une maîtrise en Relations internationales à la même université, deux ans plus tard. En 1982, il a obtenu un doctorat en « Etudes de la paix » à l'Université de Bradford, au Royaume-Uni, et après son doctorat, a acquis la nationalité américaine.
Ce responsable palestinien a enseigné les sciences politiques à l'Université Al-Najah de 1979 à 1991 et siégé au comité de rédaction du journal palestinien Al-Quds de 1980 à 1992. Erekat est devenu célèbre en politique, lorsqu'il devint membre de l'équipe de négociation palestinienne à la Conférence de paix de Madrid en 1991, où il est apparu portant le keffieh palestinien. Erekat a participé aux pourparlers de Washington en 1992 et 1993, et en 1994, a été nommé président de l'équipe de négociation palestinienne. Il fut le premier ministre du gouvernement local dans le premier gouvernement formé par l'Autorité palestinienne, dirigé par Yasser Arafat. Il fut nommé « négociateur en chef de la Palestine » en 1995, et élu au Conseil législatif palestinien aux élections de 1996 et 2006. Erekat fut un des proches collaborateurs de Yasser Arafat lors du sommet de Camp David de 2000, et des pourparlers de 2001, dans la ville égyptienne de Taba. En 2009, Erekat devint membre du Comité central du Mouvement de libération nationale de Palestine (Fatah), la plus haute instance dirigeante du mouvement. Puis, à la fin de 2009, il fut élu à l'unanimité, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine. En 2013, il présida le département des négociations de l'Organisation de libération de la Palestine, et négocia avec six premiers ministres du régime sioniste, la fin de l'occupation israélienne et la création d'un État palestinien. Erekat a compilé ses expériences de négociation dans un livre intitulé « Life is Negotiation » (2008), suivi d’un autre livre intitulé « Éléments de négociation entre Ali (AS) et Roger Fisher » (2014) qui est une étude comparative des sept éléments de négociation décrits par le scientifique américain Roger Fisher, avec les 12 éléments de négociation définis par l'Imam Ali (as), soit une étude comparative des modèles de négociation occidentale et de négociation arabo-islamique.
En octobre 2020, le responsable palestinien présenta les moyens de contrecarrer « l'accord du siècle » américain et la décision du régime sioniste d'annexer la Cisjordanie, dans son livre, « les idées d’Erekat », publié par la maison d’édition de « La pensée arabe » à Londres.
L'aile droite du régime sioniste a continuellement accusé Erekat d'essayer d'internationaliser le conflit israélo-palestinien, et condamné sa proposition d'adhésion de la Palestine aux Nations Unies et à de nombreux traités, institutions et accords internationaux, y compris la Cour pénale internationale et la quatrième Convention de Genève.
Erekat a également présidé un comité représentant des groupes palestiniens, y compris le Hamas et des ONG palestiniennes, pour le rassemblement des preuves de l'implication des responsables israéliens dans des crimes de guerre contre les Palestiniens, et leur présentation à la Cour pénale internationale de La Haye.
À plusieurs reprises, le dirigeant palestinien a soutenu les efforts de boycott du régime sioniste et de retrait les investissements dans les territoires occupés, accusant l'armée sioniste de crimes de guerre contre les Palestiniens.
Erekat a rejeté la position du régime sioniste et des pays occidentaux de qualifier le Mouvement de résistance islamique palestinien (Hamas) « d'organisation terroriste », soulignant que le Hamas est un mouvement de libération nationale en Palestine, et que c'est le régime israélien d'occupation qui est un "marécage du mal" dans la région.
Lors de ses rencontres avec des responsables israéliens et étrangers, il a souligné que la solution à la question palestinienne était la création d'un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale, aux frontière de 1967 et la résolution de la question des réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Erekat a également récemment condamné la normalisation des relations entre les Emirats, Bahreïn et le régime sioniste, affirmant que s'il voulait accepter ce que les Emirats et le Bahreïn ont signé dans l'accord de normalisation, il parviendrait à un accord avec Israël en quelques heures.
« Je n'accepterai jamais que Jérusalem, la mosquée Al-Aqsa et l'église de la Résurrection fassent partie de la capitale d'Israël », avait-il déclaré.
Cependant, l'annonce du décès de Saeb Erekat, principal négociateur palestinien, dans un l'hôpital israélien, a suscité de larges discussions sur les réseaux sociaux.
Abdul Qadir Yassin, historien palestinien, a déclaré dans une interview à Al-Youm : « Erekat a fini sa vie avec le même choix qu'au début, c’est à dire l'option de la Jordanie et de négociations avec le régime sioniste, que Dieu le pardonne ! Sa mort dans un hôpital israélien, est une leçon pour ceux qui veulent apprendre. Comment pouvait-il être soigné par notre propre ennemi ? Erekat a écrit un livre sur les négociations d'Oslo, mais il est surprenant qu'un combattant appelle à une vie de négociations, qu'en est-il de la lutte ? La vie n'est-elle pas une lutte en premier lieu ? »
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