Lancement d'un observatoire des violences contre les musulmans indiens

10:13 - January 21, 2023
Code de l'info: 3483370
Téhéran(IQNA)-Hamid Naik, journaliste musulman indien, a lancé le site Web « HindutvaWatch.org » pour surveiller la situation des musulmans indiens et informer sur l'augmentation des crimes de haine et de la violence à l’encontre des musulmans.

Le journal américain « Washington Post » a publié un rapport sur les activités de ce journaliste musulman indien basé aux États-Unis, qui dénonce les violations des droits de l'homme, en particulier des droits des musulmans en Inde, où il est né. Hindutva fait souvent référence au mouvement nationaliste hindou extrémiste qui croit en la supériorité des hindous sur les autres minorités du pays.

Hamid Naik exploite son site Web et son compte Twitter de manière anonyme depuis Cambridge, dans le Massachusetts, où il s'est installé après avoir fui l'Inde en 2020. Le site publie des vidéos et des photos envoyées par des militants sociaux indiens, et collecte des informations pour suivre les crimes de haine commis par des hindous contre des musulmans, des chrétiens et des membres des castes inférieures.

Depuis sa création en avril 2021, « Hindutva Watch » a dénoncé plus d'un millier de cas d'attaques violentes et de discours d’extrémistes hindous. Le gouvernement de Modi et des autorités indiennes ont demandé à Twitter de suspendre le compte d’Hindutva Watch ou de supprimer une partie de son contenu, mais le compte est resté actif jusqu'à dimanche.

راه‌اندازی دیده‌بان خشونت علیه مسلمانان هند

Après le rachat de Twitter par le milliardaire américain Elon Musk, les extrémistes hindous ont retrouvé leurs comptes et ont ainsi repris leurs discours de haine contre les musulmans et les autres minorités. Naik a exprimé sa crainte suite à la réponse favorable de Twitter à la demande du gouvernement de Modi, mais Twitter n'a pas répondu à la demande du Washington Post.

Les extrémistes hindous sont très présents dans la société indienne, depuis l'indépendance de l'Inde, et ce pays a toujours connu de nombreuses tensions religieuses. Selon une étude réalisée en 2019 par Dipankar Basu, professeur d'économie à l'Université du Massachusetts, depuis que Modi a pris ses fonctions en 2014, les crimes de haine contre les minorités en Inde, ont augmenté de 300 %.

En 2019, après des protestations publiques massives contre l'annulation de l'autonomie de la région du Jammu-et-Cachemire par le gouvernement Modi, le travail de Naik a attiré l'attention du public. Il raconte comment des agents des services de renseignement indiens sont venu chez son père au Cachemire, et l'ont interrogé 3 fois en août 2019.

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Après cela, Naik est allé à Delhi sur la recommandation du Comité pour la protection des journalistes indiens, et après un certain temps, s'est rendu aux Etats-Unis sur l'invitation d'une organisation caritative pour parler de son expérience. A l’époque de la pandémie de Corona, il est retourné au Cachemire, mais après un contrôle continu des services de renseignement indiens, il a décidé de quitter définitivement l'Inde et s’est installé à Cambridge en 2021, où il a lancé le site « Hinduwatch ».

Selon le Washington Post, Naik et un groupe de six militants parcourent chaque jour les réseaux sociaux, les messageries, les salons de discussion, ainsi que les plateformes en ligne comme Twitter, Reddit, Telegram et WhatsApp, à la recherche de vidéos haineuses et de contenus similaires dans la presse hindi. Des militants sociaux et des journalistes envoient aussi des reportages et des vidéos à ce groupe. Les membres du groupe tiennent des réunions virtuelles plusieurs fois par semaine, via Internet, pour examiner ces rapports et clips vidéo, et vérifier l’exactitude de ces rapports.

Selon Naik, Twitter a déjà supprimé certains contenus du site Web de l'Hindutva Watch, à la demande des autorités indiennes. Le Washington Post note dans son rapport, qu'il existe d'autres institutions qui surveillent les crimes de haine et la violence contre les musulmans et d'autres minorités en Inde, comme le « Hindustan Times », un grand journal national indien qui a suivi les incidents de 2017, qu’il a qualifiés de meurtres et d'agressions. Babi Ghosh, le rédacteur en chef de ce journal, a démissionné de son poste sans évoquer la raison de sa démission. Selon Naik, le changement de direction de Twitter pourrait avoir de nombreuses conséquences pour l'Inde, et intensifier les sentiments anti-minoritaires.

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